Entretien avec Didier ETOULASSI

Didier ETOULASSI est le Directeur général de VIDÉO LEADER MÉDIA GROUPE dont LEADER FORMATION en fait parti. Le centre forme les jeunes dans le monde de l’audio-visuel. Le Directeur nous donne son avis sur l’état du cinéma béninois.

« Qu’est-ce que Vidéo Leader ?»

C’est d’abord un groupe à la limite du normal un groupe   spécialisé dans la communication audio-visuel, la réalisation audio-visuelle et a formation. Dans le cadre de la réalisation audio-visuel  nous avons a eu à réaliser beaucoup de films d’entreprises  et aussi des fictions pour certaines institution au Bénin …et dans le cadre de la formation nous avons réalisé beaucoup de d’autres films parce que chaque fin d’année la formation est sanctionnée par les évaluations de fin de formation  et à travers ses réalisations nous avons beaucoup de fictions et là ceux qui ont choisi l’option  post-production et l’informatique reçoivent déjà des notions de réalisation audio-visuel et cinéma et par là nous avons beaucoup de fictions dans ce cadre là.

« Vu votre investissement dans la formation de nouveaux cadres dans le monde l’audiovisuel, que pensez-vous du cinéma béninois »

D’abord le cinéma béninois est complètement en retard ; totalement en retard par rapport à ce qui se passe dans la sous région et je suis frustré et malheureux en même temps parce que je trouve qu’on ne fait pas assez. C’est dire qu’il y a des acteurs, beaucoup de gens qui font des efforts ces derniers temps quand je prends les PIPI WOBAHO, ÉLÉPHANT MOUILLÉ, LES ONCLES BAZAR, quand je prends le GROUPE BALOGOUN… il reste beaucoup à faire dans le cadre du cinéma.

« Pourquoi dites-vous qu’il y a beaucoup à faire ?»

 Si je dis qu’il a beaucoup à faire c’est que nous ne sommes pas visibles sur le plan international. Si nous prenons la chaine international A+ Ivoire on est absents. Les meilleurs feuilletons, maintenant sont ivoirien, sénégalais, je peux ne pas citer le Nigéria qui est déjà le baobab dans le cinéma africain sans compter le Ghana et autres. Mais je cite les pays francophones parce que j’appartient aux pays francophones ; je trouve que le bénin ne fait pas assez et même le Togo avance sur nous par rapport certaines réalisations donc du coup je suis frustré car je ne pouvais pas faire assez.

« Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans cette aventure »

Je suis intéressé par ces démarches qui consistent à aller vers la production cinématographique. Mais comme j’ai compris aussi que dans la vie qui trop ambrasse et étouffe. Tu es dans l’encadrement des jeunes qui parfois ont la tête en l’air qui font comme des petits pas, il faut les orienter parfois avec le bâton pour les guidés sur le droit chemin. Donc du coup formateurs et étudiants ce groupe là pour les amenés à bon port. Déjà c’est déjà un problème, c’est déjà compliqué pour aller vers la vérité et de former des gens compétant à la fin de la formation. C’est déjà une grande mission pour moi qui m’invite, m’interpelle. La production cinématographique ce n’est pas un jeu, à chaque étape il faut de l’art parce que l’idée du cinéma c’est prendre tout ; le vent a sa force, le ciel a sa force et chaque décor implique tout ces éléments là.

« Où se trouve votre établissement dans ce schéma ?»

Nous ne sommes pas une école qui forme pour le niveau universitaire. VIDÉO LEADER forment des agents de maitrise, des techniciens des techniciennes qui connaissent le beaba par exemple chez nous on n’a pas le maquillage, on apprend à faire des équipes de scénario, le casting, mais ce n’est pas aussi lourd que ça.

« Comment considérez-vous vos efforts ?»

Moi je n’influence pas encore le gouvernement béninois. Je ne fais pas encore. Je ne peux pas me dire aujourd’hui à moi même que ce que je fais, que mes efforts donnent des résultats. Je suis un petit laboratoire qui emballe les jeunes vers des idées et des rêves. Il y a eu même des équipes qui ont fait sortir des films que je loue ; c’est des débuts. C’est vrai qu’ils ont encore beaucoup de choses à avoir mais sur le chemin ils pourront mieux à connaitre et apprendre les exigences de ce monde là parce que le monde du cinéma ce n’est pas un petit jeu ; tout doit être dans les normes et le son et l’image et les acteurs ; si l’un bouge négativement ça compromets déjà le système. Donc du coup il faut des personnels avérés, identifiés, recrutés pour chaque niveau d’exécution pour que le produit final soit bien. Moi je ne joue aucun rôle par rapport à ça, je suis peut-être un petit laboratoire qui embarque les jeunes dans ces rêves là. Maintenant dans ces rêves ils se heurtent aux vrais problèmes du cinéma : l’argent c’est le maitre du monde, le maitre de la vie surtout du cinéma. On ne peut pas faire du cinéma sans sortir de l’argent. Mon accompagnement se limite sur l’accompagnement technique ; je ne peux pas m’adonner à l’accompagnement financier, je ne peux pas car moi même j’ai besoin d’argent pour construire VIDEO LEADER et c’est dans ça je suis maintenant pour revoir le changement.

Propos recueillis par Clovis REVAZA