Un album où Lloyd Banks ne parle plus de sa carrière : il parle de sa transmigration

Lloyd Banks — HHVI THE SIX OF SWORDS

Ce projet n’est pas un “tome” de plus.
C’est l’album où Lloyd Banks ne parle plus de sa carrière : il parle de sa transmigration.

Le titre dit déjà tout :
Six of Swords = la lame du tarot qui symbolise le passage.
Pas la mort. Pas la gloire. Pas la déchéance.
Le passage.

Depuis 20 ans, Banks a toujours été positionné comme “le rappeur technique coincé dans une génération de tubes”.
Dans ce projet, il prend enfin la posture inverse :

il n’essaie plus d’échapper à son destin — il l’orchestre.

Cet album a un truc unique :
il ne sonne pas “nostalgique”.
Il sonne comme un survivant qui arrive de l’autre côté du pont.

Le rap a changé.
Les règles du streaming ont écrasé les artistes trop complexes.
Les fans veulent des pointeurs simples.
Lloyd Banks, lui, fait un truc presque sacrilège :

il refuse l’optimisation.

Il propose du rap qui ne caresse pas l’algorithme.
Il propose du rap qui “force” l’écoute lente.
Il propose du rap qui ne se consomme pas.
Il propose du rap qui se décrypte.

Là où les autres vétérans reviennent en cherchant une revanche, Banks fait pire — il signe l’album d’un homme qui a déjà digéré son leg.
Pas besoin de prouver.
Pas besoin de convaincre.
Pas besoin de forcer.

Le message réel de Six of Swords :

“Je ne suis plus en compétition. Je suis en translation.”

C’est un projet de rap post-guerre.
Pas la guerre de New York.
Pas la guerre du rap dur.
La guerre intérieure qu’on mène quand on refuse de devenir une relique.

Lloyd Banks a fait un album qui sonne comme le carnet de bord d’un guerrier qui traverse le Styx… et qui revient avec la sagesse du silence.